Les origines de l'Aïkido au Japon
L'aïkido est un art martial japonais moderne créé au début du XXe siècle par Morihei Ueshiba (1883-1969), également appelé O Sensei (« Grand Maître »). Issu d'une famille de fermiers de la préfecture de Wakayama, Morihei Ueshiba se passionne très tôt pour les arts martiaux. Il étudie plusieurs disciplines, notamment le jujutsu (techniques de combat à mains nues), le kenjutsu (art du sabre) et le daito-ryu aiki-jujutsu, qui influencera profondément la future pratique de l'aïkido.
Dans les années 1920, sous l'influence de ses recherches martiales et de sa quête spirituelle inspirée par la secte shinto Omoto-kyo, Morihei Ueshiba développe un système de défense qui met l'accent sur la non-violence, la maîtrise de soi et l'harmonie avec l'adversaire. En 1942, ce système est officiellement nommé « aïkido » (« la voie de l'harmonie des énergies »).
Après la Seconde Guerre mondiale, l'aïkido prend son essor au Japon. Morihei Ueshiba se retire à Iwama, où il affine sa pratique tout en laissant la direction administrative de l'Aïkikaï (organisation officielle de l'aïkido) à son fils Kisshomaru Ueshiba.
L'introduction de l'Aïkido en France
L'aïkido arrive en France en 1952 grâce à Maître Tadashi Abe, envoyé par l'Aïkikaï de Tokyo pour faire connaître cet art martial en Europe. Son enseignement rigoureux et exigeant attire rapidement des pratiquants, marquant le début de la diffusion de l'aïkido en France.
Dans les années 1960, Maître Nobuyoshi Tamura (1933-2010), disciple direct de Morihei Ueshiba, s'installe en France. Son enseignement, associant technicité, rigueur et philosophie, contribue à la structuration et au développement de l'aïkido sur tout le territoire français.
La création de la FFAB (Fédération Française d'Aïkido et de Budo)
En 1982, pour garantir l'indépendance de l'enseignement de Maître Tamura, la Fédération Française Libre d'Aïkido et de Budo (FFLAB) est fondée. Cette structure permet de développer un enseignement fidèle aux principes originaux de l'aïkido tout en favorisant une reconnaissance institutionnelle.
En 1985, la FFLAB devient la Fédération Française d'Aïkido et de Budo (FFAB), reconnue officiellement par le Ministère de la Jeunesse et des Sports. La FFAB adopte une organisation structurée, proposant la formation d'enseignants qualifiés, la délivrance de grades et l'organisation de stages nationaux et internationaux.
La collaboration avec l'UFA et le développement actuel
En 1995, la FFAB s'associe à la FFAAA (Fédération Française d'Aïkido, Aïkibudo et Affinitaires) pour former l'Union des Fédérations d'Aïkido (UFA). Cette entité commune permet de mieux structurer la reconnaissance de l'aïkido en France et de faciliter la délivrance des grades décernés par l'Etat (brevets d'état et diplômes d'enseignement).
Aujourd'hui, la FFAB compte environ 30 000 licenciés et plus de 1 000 clubs répartis sur tout le territoire français. Elle perpétue l'héritage de Maître Tamura à travers un enseignement respectueux des valeurs fondamentales de l'aïkido : l'harmonie, la non-violence et le développement personnel.
Le siège de la FFAB est situé au dojo Shumeïkan à Bras, dans le Var, un lieu fondé par Maître Tamura et devenu un centre emblématique de l'aïkido en France. La FFAB continue d'organiser des événements, des formations et des stages avec des experts internationaux pour assurer la transmission et l'évolution de cet art martial.